L’approvisionnement en hélium est sous pression, et les laboratoires ont déjà du mal à assurer leur distribution habituelle.
Depuis que l’embargo du Qatar a provoqué une pénurie d’hélium en juin 2017, le Bureau de Gestion du Territoire (Bureau of Land Management) des États-Unis, qui contrôle environ 50 % de l’approvisionnement mondial en hélium, distribue du gaz d’hélium brut aux raffineries d’hélium.
En conséquence, certains distributeurs d’hélium limitent les livraisons d’hélium aux clients américains, y compris aux opérateurs d’instruments scientifiques, et certains scientifiques américains affirment qu’ils ne peuvent garantir que 75 % de leur approvisionnement habituel.
Linde, l’une des principales compagnies de gaz industrielles, a déclaré qu’en raison des distributions d’hélium du BLM, elle limitait désormais l’approvisionnement en hélium à ses clients de manière « équitable et raisonnable ».
Les pressions sur la chaîne d’approvisionnement mondiale en hélium augmentent
Les distributions d’hélium ne sont pas la seule force exerçant une pression sur la chaîne d’approvisionnement en hélium. La demande en hélium a augmenté en 2018, car toutes les grandes économies sont en croissance, ce qui entraîne une reprise de la demande. Samuel Burton, responsable du BLM sur le terrain, a déclaré que le bureau « constatait une demande accrue de la part des organismes fédéraux, y compris de la NASA », pour cette ressource limitée. Comme les agences fédérales ont préséance sur les entreprises privées, Burton a déclaré que les entreprises privées « ne recevront pas autant qu’elles le voudraient ».
L’approvisionnement en hélium est également affecté par les pénuries de certaines autres sources d’approvisionnement en hélium et par les retards de nouvelles sources, comme l’usine d’hélium Qatar 3, qui devraient entrer sur le marché cette année.
Les prix de l’hélium ont encore augmenté au début de l’année et, avec la pression que la chaîne d’approvisionnement subit actuellement avec une demande supérieure à l’offre, il est probable que les prix augmentent encore avant la fin de l’année. 2018 ne s’annonce pas comme une bonne année pour les utilisateurs d’hélium.
La situation peut sembler sombre pour les laboratoires qui en dépendent pour leur analyse de GC, mais une alternative est disponible. Pour le gaz porteur de GC, l’hydrogène offre aux laboratoires un niveau de sensibilité équivalent à celui de l’hélium, tout en permettant une vitesse d’analyse plus rapide, entraînant ainsi une amélioration globale du processus de travail. Contrairement à l’hélium, une ressource limitée qui s’évapore dans l’atmosphère durant son utilisation, l’hydrogène est une ressource durable qui peut être générée à la demande avec un générateur de gaz. Son prix n’est donc jamais soumis à l’influence du marché, car ce n’est pas un produit négocié. Le passage d’une alimentation en hélium en bouteille à un générateur de gaz d’hydrogène assure non seulement une alimentation ininterrompue de gaz porteur de GC, mais également de nombreux avantages en termes de sécurité et de gain de temps aux laboratoires qui n’ont plus à surveiller, changer et transporter des bouteilles de gaz lourdes et encombrantes. Il est donc intéressant pour les utilisateurs en laboratoire de vérifier si leur méthode a été rédigée avec de l’hydrogène en tant que gaz porteur.
Sources
https://www.gasworld.com/helium-supply-tightening-again/2014167.article
https://cen.acs.org/articles/96/i12/Helium-supplies-tightening-again.html